"C'est comme si peu à peu, les choses, les gens autour de moi, devenaient flous...
Je peux passer des heures à regarder une fissure au plafond, mais je ne peux plus lire un livre plus d'une poignée de secondes... Je ne sais pas si ce sont les autres qui se changent en fantômes... Ou alors si c'est moi qui peu à peu me confonds en mon ombre..."
Je peux passer des heures à regarder une fissure au plafond, mais je ne peux plus lire un livre plus d'une poignée de secondes... Je ne sais pas si ce sont les autres qui se changent en fantômes... Ou alors si c'est moi qui peu à peu me confonds en mon ombre..."
« Qui es-tu? »
Si un jour une personne me posait réellement cette question, je ne répondrais que « Élise », sans doute après un long moment d'hésitation.
Mais un prénom ne définit pas une personne, ce n'est qu'un mot par lequel on se désigne.
Car au fond, qui suis-je?
Je suis Élise, c'est certain. Mais c'est bien trop simple de ne répondre que ça. Parce que tout le monde pourrait très bien le dire. Même les personnes qui ne me connaissent pas.
J'ai souvent l'impression que personne ne me connait entièrement. Certes, ceux qui savent que je suis timide, chiante, folle, lunatique, rancunière, butée, trop sensible, impulsive et que je ne jure de rien sans lecture ni musique pourrait prétendre me connaître. Mais en fin de compte, qu'est-ce que me connaître réellement?
Car personne ne pourra jamais savoir exactement ce qui se passe dans ma tête.
Personne ne peut comprendre pourquoi j'ai parfois cette mine triste, ou en colère.
Personne ne sait vraiment si je ris, ou si je pleure.
Personne ne pourrait prétendre connaître et comprendre mes sentiments. Même pas moi. Parce que c'est bien trop compliqué.
Pour moi, il y a des jours avec, et des jours sans. Je préfère laisser résonner en moi les mots que je ne peux formuler, parce que je n'arrive justement pas moi-même à mettre de mot là-dessus.
Je suis une personne compliquée. Je pense trop, parce que c'est naturel chez moi de me compliquer la vie. Mais je m'en rends compte, et c'est bien ça le pire.
Je ne sais pas parler librement de moi à n'importe qui. Il me faut un temps d'adaptation à la personne. Le temps que la confiance s'installe. Mais parfois, même après, je bloque. Je préfère souvent tout garder pour moi. Et c'est sans doute mieux comme ça.
Je vous laisse compter le nombre de « moi », et de « je ». Je vous rassure, ce n'est pas dans mon habitude d'écrire de si long texte sur moi.
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